Le Kazakhstan envisage de participer à sa septième Coupe du Monde de Rugby. En juillet/août 2019, les Kazakhs avait battu la Chine 23-13 au cours des deux manches du Asia Rugby Division 1 malgré un manque d'expérience au cours des quatre années précédentes.

La victoire sur la Chine leur a permis d'être promues parmi les meilleures équipes de Asia Rugby où elles devront rencontrer le Japon et Hongkong pour tenter de remporter la qualification directe de la région pour la Coupe du Monde de Rugby 2021. Le finaliste devra en passer par le tournoi final de qualification.

Les Kazakhs n'ont pour l'instant manqué qu'un seul tournoi mondial en 26 ans, c'était en 2017 en Irlande. C'était alors une déception pour les joueuses parmi lesquelles Ana Khamova, qui avait déjà disputé trois Coupes du Monde de Rugby. Mais c'était presque inévitable alors que le Kazakhstan avait fait le choix de privilégier le 7 sur le XV après les JO de Rio de 2016.

Désormais, elles sont de retour et Ana Khamova, qui a mené une équipe de jeunes en Chine, est fière du chemin parcouru par son équipe qui garde intact son rêve de Coupe du Monde.

Un virage sur le 7 aux dépens du XV

« On n'avait disputé aucune rencontre internationale en quatre ans et, honnêtement, c'était dur de remettre toutes les joueuses au niveau, à jouer dans la même équipe car tout le monde joue à 7 et pas à XV, surtout les jeunes », explique Ana. « On s'est entraînées pendant deux semaines avant de jouer en Chine. Ce n'était pas assez pour nous préparer parce qu'environ 70% de l'équipe n'avait pas jouer au XV avant.

« J'ai essayé de leur montrer comment jouer au XV, leur expliquer la philosophie du XV parce que c'est un sport pour les filles au Kazakhstan. C'est un super sport où on doit beaucoup réfléchir. Et, bien sûr, c'est très physique. »

Le Kazakhstan a perdu sa premier rencontre face à la Chine 13-8 mais a rebondi quatre jours plus tard pour gagner 15-0 à Jiujiang. « Oui on a perdu le premier match, mais je pense que c'était à cause des conditions météo. Il faisait très chaud et très humide. Et puis on venait de faire un long voyage pour arriver. Mais pour le deuxième match, on leur a dit qu'elles en savaient déjà beaucoup sur le XV et qu'on devait juste jouer à notre façon. »

En dehors de leur dernière participation en 2014, le Kazakhstan a remporté au mois un match à chaque édition à laquelle elles ont participé.

Fière de porter le maillot, quel qu'il soit

Ana Khamova a commencé à jouer au rugby à 20 ans et son meilleur souvenir remonte à 2006, à la Coupe du Monde à Edmonton, au Canada.

« Avant la Coupe du Monde, on s'entraînait au Kazakhstan et je n'étais même pas titulaire. Mais dès que nous sommes arrivées au Canada, on m'a mis demi de mêlée. Et au départ, je n'ai pas compris cette décision de l'entraîneur. C'était mon premier gros tournoi et j'étais nerveuse avant de jouer contre les Samoa. Mais une fois que je me suis retrouvée sur le terrain, je me suis calmée et je me suis dit que c'était le moment de montrer ce que je valais ; et j'ai essayé de faire de mon mieux.

« J'ai essayé de jouer à six ou sept postes différents dans cette Coupe du Monde. Notre entraîneur réfléchissait beaucoup et était convaincu que l'on pouvait jouer à n'importe quel poste à XV, sauf peut-être en première ou deuxième-ligne qui sont des postes spéciaux. »

Également arbitre, Ana Khamova a arrêté de jouer après le tournoi de 2014. Mais sa contribution pour le rugby kazakh est indéniable. Son plus grand impact remonte en octobre 2009 lorsqu'elle a fait partie de la délégation chargée de défendre la candidature du 7 devant le Comité International Olympique pour qu'il puisse figurer aux JO de Rio 2016 et Tokyo 2020.

Cette décision historique a changer le rugby à 7 pour toujours et permis de faire venir des financements via les comités nationaux olympiques et c'est pour cela que le Kazakhstan a jeté son dévolu sur le Sevens.

Même si le XV reste son premier amour, Ana est sûre d'une chose, que le rugby fait partie intégrante de sa vie, quel que soit le format.

« Je baigne toujours dans le rugby ; je ne pourrais jamais faire autrement », dit-elle. « C'est bien que le rugby à 7 soit devenu une discipline olympique car l'intérêt envers le rugby a augmenté. Le rugby à 7 a focalisé toute l'attention, mais le XV reste une valeur sûre. »