« Tiens, normalement, on aurait dû arriver en Italie le 4 juin ; ça fait un peu râler de ne pas y être », regrette l'entraîneur de l'équipe de France des moins de 20 ans, Philippe Boher. L'Italie devait en effet accueillir la 13e édition du 28 juin au 18 juillet 2020. Mais la pandémie de Covid-19 a imposé une annulation pure et simple. La France devait initialement retrouver l'Argentine, l'Irlande et le Japon pour les matches de poule.
Résultat, faute de compétition, la France conserve son titre de championne du monde pour une troisième année de suite. « Après tout, c'est tout ce qu'on espérait ! », s'esclaffe Philippe Boher. « Ça fait dix ans que la formation française fait un gros travail sous l'impulsion de Didier Retière, le directeur technique national. Et aujourd'hui, les U20 récoltent les fruits du travail mené en amont avec notamment les U20 Développement. »
🚨 Retour sur le titre l'année dernière des Bleuets de #FranceU20 en Argentine avec des images exclusives ! Avec notamment un bel hommage à @PatSebastien dans les vestiaires ! 😉
— France Rugby (@FranceRugby) June 22, 2020
Joyeux anniversaire les garçons ! 😍🇫🇷🏆 #NeFaisonsXV pic.twitter.com/TR4Of7ghZI
Champions du Monde en France en 2018, puis le trophée conservé l'année suivante en Argentine a récompensé les efforts de « deux belles générations », selon leur coach. La troisième qui arrivait devait gérer une nouvelle forme de pression après ça.
« On devait faire au moins aussi bien, c'est pour cela qu'il y a de la pression interne et externe », estime Philippe Boher. « On doit se préparer à faire de gros matches, à être au top en permanence. C'est un peu nouveau pour nous, mais c'est vers quoi on doit tendre pour ce niveau d'excellence. C'est une nouvelle culture que l'on doit adopter. »
Repos forcé
Le Tournoi des 6 Nations tronqué s'était fini en eau de boudin avec un bilan mitigé avec une défaite 24-29 contre l'Angleterre, une victoire 31-19 sur l'Italie, une défaite 14-11 au pays de Galles et une victoire 22-29 en Écosse. « Les conditions climatiques étaient très difficiles et les Gallois étaient mieux préparés que nous ce jour-là », rappelle Boher qui espérait d'autres résultats contre l'Angleterre et le pays de Galles.
La pandémie a mis un coup d'arrêt et annulé la dernière rencontre face à l'Irlande, imposant le repos forcé à tout le monde. « Nous avons entretenu le contact par des conférences en ligne ou par téléphone et leur club respectif leur assurait un programme physique d'entretien. Comme ça on a pu leur montrer toute notre confiance. Mais c'est vrai que le vrai challenge aujourd'hui est de garder cette émulation. »
Dès le 1er juillet, le staff passera dans les clubs rencontrer les potentielles recrues et en septembre les entraîneurs auront la possibilité de superviser les entraînements. La bonne nouvelle serait que le dernier match du Tournoi contre l'Irlande soit reporté à fin octobre. « Ça permettrait de revoir les jeunes », espère Boher.
La génération 2000 sacrifiée
En 2019, le Tournoi avait bien servi de répétition au succès des Bleuets quatre mois plus tard en Argentine. Les espoirs étaient élevés et la motivation intacte. Cette fois, du fait de la pandémie, c'est toute une génération de joueurs qui se voit refuser la possibilité de disputer le tournoi mondial.
« C'est dommage car cela génère une grosse expérience. C'est une compétition remarquable, le dernier palier avant la Coupe du Monde. C'est regrettable », soupire l'entraîneur en faisant les comptes.
Selon lui, es meilleurs d'entre eux – environ une dizaine – ont eu la chance d'être champions du monde en 2019. Les plus jeunes auront la possibilité de jouer l'année prochaine et, quelque part, d'avoir la responsabilité de défendre le titre. Le problème, c'est pour la génération du milieu, celle née en 2000, qui n'aura pas la chance de jouer au Championnat du Monde, même si elle reste championne du monde de fait et sans jouer...