Deux victoires, une défaite et un match nul. C'est le bilan de l'équipe nationale d'Italie à la quatrième journée du Tournoi des 6 Nations féminin 2019. Des résultats qui lui doivent de figurer à la troisième place du classement général alors qu'elle se trouvait à la deuxième pendant les trois premières journées.
En 2017, elles n'avaient pu remporter la moindre victoire. L'an passé, elles avaient déjà battu le Pays de Galles et l’Écosse. Cette année, c'est une nouvelle étape qui est franchie. Progressivement, les Azzurre montent en gamme et proposent un rugby qui semble déstabiliser leurs adversaires.
« L'Italie, c'est l'équipe surprise », confirme Laura di Muzio, consultante en rugby féminin et commentatrice du Tournoi pour France Télévision. « Personne ne s'attendait à ce qu'elles aillent chercher les Écossaises (victoire 28-7 lors de la première journée, ndlr), surtout que l'année dernière les Écossaises avaient fait un très bon Tournoi. Et cette année, c'est l'Italie. » D'ailleurs, Laura confie que les deux Écossaises qui jouent avec elle à Lille ont eu du mal à digérer cette défaite...
La consultante avait un œil sur le classement général après la troisième journée du Tournoi et a été surprise de voir la position de l'Italie. « Ça m'a fait sourire lorsqu'on a montré le classement des 6 Nations à la fin du match entre la France et l’Écosse, lorsque l'Italie était 1re. Certes l'Angleterre n'avait pas encore joué. Ça a duré 24h… »
Dans les standards
En empêchant les Galloises de marquer plus de trois points, les Italiennes ont arraché le nul avant de battre de deux points l'Irlande une semaine plus tard. « Les Italiennes ne se posent pas de question et profitent d'un calendrier favorable. Mais je n'aurais pas parié sur cette équipe au début du Tournoi. C'est une équipe intelligente, très pragmatique et efficace dans le jeu. Il faudra faire un match sérieux pour ne pas se faire prendre bêtement », remarque Laura.
Lors de la quatrième journée, le château italien s'est fissuré sous les coups de l'Angleterre. La défaite cinglante 55-0 leur a fait perdre une place au classement général au profit de la France (victorieuse en Irlande). Le prochain match entre ces deux équipes sera décisif.
Car depuis le début les Italiennes sont dans les standards : 49,2% de possession (54,8% pour la France) et 56,6% d'occupation (51,6% pour la France). C'est sur la contre-attaque qu'elles sont les plus fortes et qu'elles ont puisé la plupart de leurs huit essais (62,5%) devant la mêlée (25%) et la touche (12,5%). La France, elle, tient sa force de la touche (origine de 40% de ses essais), de la contre-attaque (20%), de la mêlée (20%), du turnover (15%) ou d'une pénalité vite jouée (5%).
« Attention à ne pas se faire avoir », assure Laura di Muzio. « Regarde les Irlandaises qui ont été se perdre pour la première fois de leur histoire là-bas ! Attention à y aller en respectant son rang de deuxième nation mondiale. Je ne suis pas inquiète sur la capacité des Françaises à remporter ce match avec le bonus offensif, mais les Italiennes ont montré qu'elles faisaient un bon Tournoi. Oui, contre l'Angleterre elles prennent 55 points ; le décalage est encore là. Mais attention à bien mettre les ingrédients dans le bon ordre. »
L'équipe de France prévue contre l'Italie:
Trémoulière – Boujard, Yengo, Vernier, Jason – (o) Bourdon, (m) Saluzzo – Hermet (cap), Diallo, Berthoumieu – Forlani, Ferer – Joyeux, Thomas, Traore
Remplaçantes : Soloch, Arricastre, Ambonguilat, Pellegris, Gros, Coudert, Imart, M. Ménager