Lorsque Paulin Riva se raconte, il l'admet : « C'est allé très vite... » A 23 ans, il a déjà une solide expérience derrière lui. Sans brûler les étapes, il s'est imposé petit à petit, d'abord à XV, puis à 7, discipline qu'il a connu en 2012 et qui, visiblement, lui a changé la vie.
Déjà le meilleur marqueur de points français
Malgré son riche background, il insiste : « Il y a beaucoup de choses que je ne connais pas, mais j'essaie d'apprendre le plus vite possible pour être prêt le plus vite possible. C'est ce que les entraîneurs nous demandent pour le circuit mondial. »
Paulin a fait ses débuts sur le circuit mondial cette saison, à Dubaï. Puis après le Cape Town Sevens, il s'est d'emblée placé dans le tableau des meilleurs marqueurs avec 36 points, soit autant que l'Américain Madison Hughes. Il est d'ailleurs, après deux tournois seulement, le meilleur marqueur de points français, à neuf unités devant une autre sensation de cette nouvelle équipe de France 7, Johan Demai-Hamecher.
« Le 7, je connaissais un peu. J'en avais fait au Pole France avec Thierry Janeczek avec France Développement », raconte Paulin, 1,86 m pour 93 kg. Avant, c'est à Auch que son destin se forge, là où son père et deux de ses oncles ont joué, là où lui-même découvre le rugby à l'âge de 5 ans. A 19 ans, il joue en Pro D2 pour son club avant de signer à l'UBB son premier contrat pro. Quelques mois plus tard, Jacques Brunel, ancien sélectionneur de l'équipe nationale d'Italie et futur sélectionneur du XV de France y déposera aussi ses valises... Les deux travaillent ensemble pendant un temps et Brunel sait ce que vaut Riva. De là à envisager un jour une pige de Riva dans le XV de France...
A l'été 2016, le trois-quart centre pouvant aussi évoluer à l'aile est prêté à Soyaux-Angoulême avec qui il dispute 15 matches. En quête de temps de jeu, il voit son avenir compromis par la concurrence à son poste. Aussi, le coup de fil du manager du 7 à la FFR va-t-il changer sa vie...
« J'étais à Bordeaux, je devais commencer la saison à l'UBB. Et puis Christophe Reigt m'a appelé en juin pour me dire qu'il était intéressé par mon profil et ce que je proposais. J'ai choisi de venir au 7, pour une nouvelle aventure », raconte-t-il.
Prudence
Reigt le convoque pour un stage à Marcoussis avec 23 autres joueurs, puis à Bugeat avec 15 autres joueurs, puis il est retenu pour la troisième étape du circuit européen à Clermon début juillet 2017. Quelques mois plus tard, son contrat fédéral est entériné. On le retrouve à l'Oktoberfest Sevens fin septembre, puis à Elche. Paulin s'engage pour un an dans le 7 et met sa carrière à XV provisoirement de côté, avant de viser plus loin. Après la Coupe du Monde à San Francisco, les JO 2020 à Tokyo ?
"J'ai choisi de venir au 7, pour une nouvelle aventure..."
Paulin n'est pas du genre à trop se projeter. « Ce que l'on va viser, c'est match après match », récite-t-il, alors qu'on l'interroge aussi sur l'ambition du staff de viser le Top 8 sur le circuit mondial cette saison. « Il ne faut pas trop réfléchir à viser le Top 8 d'entrée, mais mettre en place ce que l'on sait faire. Je pense qu'on fera le décompte à la fin de l'année. »
Prudent, conscient des enjeux, Paulin Riva veut y aller en confiance, au sein d'un collectif qu'il estime très « soudé ». « On est soudé, on apprend les mêmes choses en même temps... On va tous dans la même direction. J'ai confiance en tous les mecs du groupe. Aucune crainte à avoir », assure-t-il. Mobilisé sur le tournoi de Sydney fin janvier, il entend marquer encore des points.