AUCKLAND, le 10 octobre - L’entraîneur gallois des buteurs Neil Jenkins n’a pas mâché ses mots alors qu’on l’interrogeait sur la portée de la demi-finale de samedi contre la France dans l’histoire du rugby gallois.

« C’est probablement le plus gros aboutissement pour notre équipe, ai-je envie de dire. C’est certainement mon plus gros match jusqu'ici et pareil pour les joueurs, voire même pour le rugby gallois dans son ensemble », affirme t-il ainsi en conférence de presse ce lundi.

Ce match sera le 89e affrontement entre le pays de Galles et la France, et l’écart est serré. Les Gallois l’ont emporté 43 fois, les Français 42, avec 3 matches nuls et un écart de deux unités en faveur du XV du Poireau (1 297 contre 1 295) au niveau des points marqués.

« Evidemment, on sait tous que la France est capable de tout », assène l’ancien n°10. « Ils ont une équipe fantastique et ils nous ont battus les trois dernières fois qu’on a joué contre eux. On est conscients de ce qui nous attend. »

Ce qui nous attend sans aucun doute, c’est un match entre une équipe de France pleine d’expérience et un XV gallois laissant une grande place à la jeunesse.

L'équilibre de la jeunesse

Pourtant, Neil Jenkins écarte rapidement l’idée que la jeunesse relative de l’équipe galloise en fasse une proie facile à la pression inhérente à une demi-finale de Coupe du Monde de rugby.

« Ça peut aussi être une force », rappelle-t-il. « La façon dont ils jouent actuellement ne leur fait pas craindre grand monde. »

« Je pense que l’on a un bon équilibre dans notre jeu à présent. On sait quand jouer au pied, quand faire des passes et quand courir. »

« Je pense qu’ils vont en discuter de leur côté. Nous avons une chance incroyable samedi face à la France. On a une belle carte à jouer, c’est une belle opportunité. »

Les gallois aborderont le match en tout cas dans de bonnes dispositions physiques. Seuls le deuxième ligne Luke Charteris et le demi d’ouverture Rhys Priestland soignent actuellement quelques petites blessures, mais leur présence pour le match n’est pas remise en cause.

La présence de Rhys Priestland peut d’ailleurs s'avérer cruciale pour les chances galloises tant Neil Jenkins estime que l’équipe qui jouera le mieux au pied disposera d’un véritable avantage.

« Je pense aussi que cela va beaucoup dépendre des buteurs et en la matière, les deux Français ont très bien buté jusque-là. Je pense qu’ils ont été aussi bons l’un que l’autre lors de leurs derniers matches. »

Une première depuis 1987

Ce sera la première fois depuis 1987 que le pays de Galles se retrouvera en demi-finales de la Coupe du Monde. Pour Neil Jenkins, le chemin du match de samedi à l’Eden Park a été tracé depuis la décision prise il y a quatre ans d’affronter plus souvent les meilleures équipes de la planète.

« On a fait une super saison jusque-là et on a donné le meilleur de nous-mêmes », témoigne t-il. « On voudrait garder notre solidité et je pense que c’est grâce au travail que l’on a fourni ces quatre dernières années que nous en sommes là aujourd’hui. »

« On a joué les All Blacks quatre fois, l’Afrique du Sud et l’Australie, et qu’est ce qu’on a fait contre les Blacks ? A chaque fois on a perdu. Mais nous avons gagné en expérience, ce qui a renforcé petit à petit notre confiance. On ne craint plus personne aujourd’hui. »

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