AUCKLAND, 4 septembre - Un regard un peu différent sur ce qu’il se passe durant cette Coupe du Monde de rugby 2011.

Le chiffre

5 – C’est le nombre de jours qu’il reste à attendre avant le premier match de cette Coupe du Monde de rugby, aussi le nombre d’équipes qui ont atteint les quarts de finale de toutes les éditions : Australie, Angleterre, France, Nouvelle-Zélande et Ecosse.

La déclaration

« On n’était pas loin de briser quelques os et de dégager quelques corps de cette Coupe du Monde. Pour être honnête, je n’étais pas super. J’essayais juste de faire sortir les gens de la route. » 

L’ailier irlandais Tommy Bowe fait apparaître quelques cheveux blancs sur le crâne de son sélectionneur Declan Kidney – sans parler des kinés – alors que lui et ses coéquipiers descendent la Skyline Luge à travers les arbres de Queenstown.

Les doux rêves de Mallett

Nick Mallett, le coach de l’Italie, espère que la fortune continuera à lui sourire durant cette Coupe du Monde 2011. Le Sud-Africain a pour objectif d’être le premier sélectionneur à amener les Azzurri en quarts de finale.

Alors que Mallett se creuse les méninges pour trouver un plan susceptible de contrer l’Australie, l’Irlande, les USA et la Russie, il peut au moins se dire qu’il a bénéficié d’un voyage en Nouvelle-Zélande des plus confortables.

« J’ai eu beaucoup de chance », admet-il. « En première classe, seules 41 places sur 42 étaient occupées, et j’ai été reclassé depuis la classe éco. J’ai eu beaucoup de chance, du coup j'ai pu dormir pendant tout le vol de Bangkok à Sydney. »

A n’en pas douter, il a rêvé de laisser l’Irlande derrière lui le 2 octobre, pour le dernier match de poule, et d’avancer vers les quarts de finale.

Juste pour rire

Le monde du rugby aime bien faire travailler ses zygomatiques, et certains des meilleurs conteurs de ce sport auront à cœur de se présenter sous leur meilleur jour à Auckland le mois prochain.

Les anciens internationaux Eric Rush (Nouvelle-Zélande), Ian Robertson (Ecosse) et Martin Bayfield (Angleterre), ainsi que le comédien australien Vince Sorrenti rejoindront le Rugby Comedy Festival le 22 octobre à l’Aotea Centre. Réservez en ligne sur www.buytickets.co.nz

Défaut de vision

Si le All Black Piri Weepu aspirait à embrasser une carrière d’arbitre, son ambition en a pris un sacré coup durant la visite de son équipe au Kaeo Rugby Club, au sud d’Auckland.

L’équipe néo-zélandaise prend le temps de rendre visite à différentes communautés à travers le pays, et le demi de mêlée Piri Weepu a pris le sifflet pour un match opposant deux équipes de la Kaikohe West School. Voici ses impressions : « c’était une catastrophe. Dans le dernier groupe que j’ai arbitré, une des filles m’a dit que j’avais besoin des lunettes de son père. »

Weepu peut se consoler en se disant que certains officiels du ballon rond en voient et en entendent bien pire... Les arbitres du championnat de foot écossais sont biens sponsorisés par un opticien...

Les valises, ça sert

Une des caractéristiques de ce rugby toujours plus internationalisé est le nombre d’entraîneurs étrangers prenant les rênes de sélections nationales.

Lors de la première Coupe du Monde en 1987, les 16 équipes étaient coachées par un entraîneur du cru. Cette fois-ci, huit des 20 équipes ont un sélectionneur venant d’un autre pays :

Canada (Kieran Crowley, Nouvelle-Zélande); Japon (John Kirwan, Nouvelle-Zélande); Géorgie (Richie Dixon, Ecosse); Ecosse (Andy Robinson, Angleterre); Australie (Robbie Deans, Nouvelle-Zélande); Italie (Nick Mallett, Afrique du Sud); USA (Eddie O'Sullivan, Irlande); et le pays de Galles (Warren Gatland, Nouvelle-Zélande). Le record date toutefois de 2003, avec pas moins de neuf coaches étrangers pour 20 équipes.

Le sélectionneur des Tonga Isotolo Maka, bien que né au pays, a quant à lui évolué sous les couleurs de la  Nouvelle-Zélande.

Les supporters français pourraient presque croire à une conspiration All Black dans la poule A, puisque des cinq équipes (Nouvelle-Zélande, France, Japon, Canada et les Tonga), seul le sélectionneur des Bleus Marc Lièvremont n’est pas lié à la Nouvelle-Zélande.

Super Cooper

On a beaucoup parlé de l’héritage néo-zélandais de Quade Cooper, de nombreux supporters All Blacks regrettant la décision de sa famille de franchir la mer de Tasmanie en 2001.

Mais peu importe ce qui a motivé cette décision, elle ne semble pas avoir été partagée par les autres résidents de la ville située sur l’île du Nord.

Le recensement de 2006 indique que Tokoroa, en plein cœur de l’immense région spécialisée dans l’industrie forestière, compte 15 063 habitants, à peu de choses près autant qu’en 1996, où l’on recensait 15 096 habitants.

Parmi les autres résidents célèbres de la ville, passés et présents, l’on compte Keven Mealamu, Richard Kahui et Walter Little, le demi de mêlée irlandais Isaac Boss, ainsi que Henry Paul, qui a joué au rugby à XIII pour la Nouvelle-Zélande avant de représenter l’Angleterre dans le rugby à XV.

Le strict minimum

Le deuxième ligne de l’Ecosse Richie Gray, un des plus grand joueurs de cette Coupe du Monde 2011 du haut de ses 2m05 (le Gallois Luke Charteris mesure 2m06), est prompt à démentir le stéréotype des avants lourds et peu mobiles grâce à son dynamisme débordant sur le terrain.

En dehors en revanche, Gray est un peu plus sédentaire, comme il l’a révélé dans une récente interview : « Je n’aime pas marcher pour rien quand je n’en ai pas besoin. »

Une seconde jeunesse

L’âge est relatif si l’on en juge le guide des Anglais à destination des médias, dans lequel le sélectionneur Martin Johnson décrit ses ouailles comme « une équipe jeune ».

Bien qu’il y ait plusieurs nouveaux visages dans l’équipe, la présence de quelques inamovibles comme Simon Shaw (38 ans) fait grimper la moyenne d’âge de l’équipe d’Angleterre à 28 ans et 32 jours, ce qui les place dans la moyenne des équipes engagées dans cette Coupe du Monde. 11 d’entre elles sont plus âgées (l’Irlande détient la palme avec une moyenne de 29 ans et 34 jours), tandis que l’Australie est la seule équipe dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les 26 ans, avec 25 ans et 363 jours.

Un premier ministre visionnaire

Le premier ministre néo-zélandais John Key saurait-il quelque chose que nous ignorons ? Key était à Christchurch dimanche pour montrer son soutien à l’occasion du premier anniversaire du premier des trois tremblements de terre, et il y retournera pour le premier match à élimination directe. « Je vais y retourner et regarder le quart de finale des All Blacks », a-t-il déclaré. Allons, allons, la Nouvelle-Zélande est peut-être favorite, mail il y a tout de même quatre matches de poule pour décrocher une qualification en quarts…

RNS ig/s/mr/ah/bd