Le microcosme du rugby a été ébranlé jusque dans ses tréfonds le week-end dernier lorsque l’Australie, classée deuxième derrière la Nouvelle-Zélande sur l’échelle mondiale, a été battue par les Samoa, dixième au classement, à Sydney.

La semaine précédente, les Samoa avaient été battus par les Tonga lors de la Coupe des Nations du Pacifique de l’IRB. De quoi débuter le match contre l’Australie avec cette infériorité. D’ailleurs, même Robbie Deans avait mis au repos un certain nombre de joueurs de première ligne.

Lorsque le géant ailier samoan, Alesana Tuilagi, décrocha le premier essai pour son équipe après dix minutes de jeu, peu parmi les 30 000 spectateurs auraient prédit qu’ils termineraient la rencontre sur une victoire 32 à 23.

« Je tire mon chapeau aux garçons ; nous n’avons pas lâché pendant 80 minutes », a déclaré Mahonri Schwalger après match à Total Rugby. « Toute la semaine nous nous sommes focalisés sur ce match et nous n’aurons plus la chance de jouer contre les Australiens. Aujourd’hui a été une journée très spéciale pour nous et je pense que nous sommes entrés dans l’histoire du rugby samoan aussi bien que dans le futur pour nos jeunes joueurs à la maison. Aujourd’hui, je n’ai plus de mots, je suis heureux. »

Leur participation à la Coupe des Nations du Pacifique annuelle signifiait que les Samoans étaient venus à Sydney parfaitement entrainés. Mais seulement quatre jours avant, ils avaient encaissé un terrible 29-19 contre les Tonga, terminant à une décevante quatrième place de la compétition. 
Mais une fois encore, les événements de Sydney ont encouragé leurs espoirs en vue de la Coupe du Monde de Rugby ; tournoi dans lequel ils ont toujours échoué à passer les phases de Poule depuis 1999.

« Nous avons abandonné en 2007 »

« Je crois que nous avons vraiment abandonné lors de la dernière Coupe du Monde. C’est pourquoi il y a beaucoup de motivation dans celle-ci », admet le capitaine de la campagne de 2007, Sailala Mapusua. En 2007 en effet, les Samoa avaient perdu trois de leurs quatre matches de Poule. « Il y a désormais un accord entre les gars. Désormais, il est grand temps de montrer notre potentiel, peut-être pour la dernière fois tous ensemble », ajoute-t-il.

Les Samoans n’ont jamais manqué une Coupe du Monde depuis 1991. Leur meilleure prestation fut leur présence en quart de finale contre les futurs champions du monde sud-africains en 1995.  Pour cette année, ils ont gagné leur billet pour la Nouvelle-Zélande en battant la Papouasie Nouvelle-Guinée en juillet 2009. Pour réitérer leur exploit de 1995, ils devront d’abord affronter leurs voisins des mers du Sud, les Fidji, puis la Namibie, l’Afrique du Sud et le Pays de Galles.

Mapusua : « Une Poule très difficile »

« En fait je suis très content que les Fidji soit dans notre Poule car ils sont un peu l’équipe épouvantail du pays de Galles. En plus, l’Afrique du Sud ne s’en sort jamais indemne contre les Gallois. Donc, c’est une Poule très intéressante. Ca va être très dur et je crois que ce sera serré jusqu’à la fin des matches de Poule », explique Mapusua.

Avec des matches qui vont se dérouler à Rotorua, Hamilton et Auckland, les Samoans ne manqueront pas de soutien de la part du public.

« Beaucoup d’entre nous ont déjà dit que c’était la Coupe du Monde la plus proche de chez nous que nous aurions. C’est une Coupe du Monde presque à domicile pour beaucoup de joueurs qui sont nés et ont été élevés en Nouvelle-Zélande. C’est vraiment stimulant pour nous ainsi que pour notre peuple. »

Après leur succès remarquable du week-end dernier, les Samoans entament leur campagne de Coupe du Monde sur des bases solides. L’Afrique du Sud, la Namibie, les Fidji et le Pays de Galles ont des raisons de penser que la situation ne sera pas si confortable.