Ciltius, Altius, Fortius. Ces mots ont été immortalisés par le Baron Pierre de Coubertin, considéré comme le fondateur des jeux Olympiques de l'ère moderne. Ils signifient « plus vite, plus haut, plus fort » et ont été érigés en devise des jeux Olympiques.

Le monde entier est sur le point de voir que les équipes de rugby qui embarquent dans l'aventure olympique possèdent des athlètes dont les qualités physiques pourraient aisément faire rivaliser face aux plus doués des décathloniens, aux sportifs qui sautent le plus haut, à ceux qui portent les charges les plus lourdes.

A l'heure où le rugby à 7 prépare son passage sur la plus grande scène sportive au monde, jetons un œil sur l'histoire des jeux Olympiques et sa connexion avec le rugby. Car 2016 marquera la cinquième apparition du rugby aux jeux Olympiques après 1900, 1908, 1920 et 1924. Le rugby à 7 est la discipline qui se rapproche le plus de la devise de l'olympisme et ce format court va permettre d'ouvrir le rugby à de nouveaux horizons.

Il faut rappeler au passage que les USA sont les actuels champions olympiques de rugby, ce qu'ils savent d'ailleurs pertinemment. Mais la France et « l'Australasie » ont également été des vainqueurs – une méga équipe rassemblant les forces de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie reste encore à ce jour un concept effrayant ! L'inscription d'un tournoi féminin est également le témoignage d'une croissance incroyable du rugby à 7.

Pas moins de huit équipes différentes ont remporté un tournoi du circuit mondial au cours des 12 dernières étapes - prouvant s'il en était besoin l'incroyable compétition qui existe entre les meilleures équipes au monde – et seulement 12 équipes ont l'honneur de représenter leur pays aux jeux Olympiques de Rio.

Plus vite

L'un des pré-requis indispensable au 7, c'est le rythme. Les septistes les plus rapides au monde vont en mettre énormément à Rio, mais le plus remarquable est le rythme imposé par l'ensemble des équipes. Et surtout par certaines comme l'Afrique du Sud, les USA ou la Team GB qui ont du rythme à revendre et qui ont bâti leurs schémas de jeu autour de cette qualité.

Carlin Isles, Perry Baker, Seabelo Senatla et Dan Norton sont des noms qui, dans les jours qui viennent, vont revenir dans les médias du monde entier. Et quel meilleur hommage que de s'illustrer ainsi dans la même ville que l'homme le plus rapide au monde, Usain Bolt.

Plus haut

Par « plus haut », je fais référence aussi à la puissance. La Nouvelle-Zélande et les Fidji sont les équipes les plus physiques. Elles se distinguent des autres sur le plan athlétique avec leurs joueurs au grand gabarit et à la rapidité impressionnante, mais aussi en usant de offloads et d'une coordination parfaite entre les joueurs qui n'a rien à envier à leurs homologues du volley ou du badminton.

Les tactiques de ces équipes contrastent énormément. Les Fidji par exemple définissent de nouveaux critères pour éviter les rucks. Ils conservent simplement le ballon à chaque fois qu'ils le peuvent. Sur le plan physique, regardez aussi des joueurs tels que Josua Tuisova ou Savaneca Rawaca quand ils sont lancés avec une belle agressivité ; il faudrait une armée pour pouvoir les arrêter !

Plus fort

Il faut regarder également les autres équipes qui complètent le top 3 des poules. La France, le Kenya et l'Argentine sont des équipes qui ont régulièrement montré leur dominance physique. En combinant cette force brute avec cette envie de tenter le tout pour le tout, mieux vaut éviter à tout prix le bras de fer avec elles.

Ces trois-là vont être tentées de bouleverser l'ordre établi et aller aussi loin qu'elles le pourront dans leur poule, ce qu'elles sont d'ailleurs capables de faire. Parmi les talents à observer de près, il faudra retenir l'énigmatique Virimi Vakatawa, le bulldozer William Ambaka et le rusé Juan Imhoff qui peuvent chacun créer la surprise.

Les autres équipes

Il faut noter encore le cas particulier de l'Australie qui, visiblement, est indifférente au classement du tournoi, mais qui reste très compétitive. Elle bénéficie d'individualités capables de créer de la magie telles Lewis Holland et Cameron Clark, et possède cette solide unité qui fait tant envie à d'autres équipes. Sous Andy Friend, l'Australie a trouvé de la constance.

L'Espagne, le Brésil et surtout le Japon sont également des équipes capables d'utiliser leur force à bon escient, pratiquant un jeu de passes et profitant de cette particularité qu'offre le 7 d'être un sport totalement imprévisible pouvant provoquer de belles surprises.

Et ensuite ?

Il est certain que ce tournoi va alimenter les discussions dans le monde entier sur ce qu'est le rugby et particulièrement le rugby à 7. Les éclairs de génie, les gros chocs, les belles attaques, les offloads vont peupler chaque rencontre. Après dix semaines de préparation physique intense, les organismes sont prêts à en découdre. Mais ce qui compte, c'est que le 11 août, à 19 h 20 (heure locale), il y aura une équipe médaillée d'or et ça, tout le monde a hâte d'y être !