Il est bientôt temps de laisser la place aux actes après la parole. L'entraîneur des Fidji, Ben Ryan, confie à World Rugby es impressions durant cette longue préparation.
Rio est à notre porte. Certaines équipes sont déjà arrivées et mettent la dernière touche à leur préparation avant de faire leur entrée dans le village. En ce qui nous concerne, nous menons un stage de préparation mixte à Santiago avant d'arriver au village la veille de la cérémonie d'ouverture. L'équipe des garçons y assistera et marchera fièrement derrière le porteur de drapeau qui n'est autre que notre capitaine et le plus capé des joueurs fidjiens, Osea Kolinisau.
Ca fait des années que je dis que les Jeux Olympiques seront un moment important pour notre sport. Il y a des tonnes de raison à ça, mais je ne vais pas revenir dessus. Mais s'il y a bien une chose dont nous ne serons pas à court, c'est l'émotion.
Au pic de leur forme
Toutes les équipes semblent prêtes. Sur le papier, les tests de condition physique battent tous les records car les 12 équipes sont au pic de leur forme. Des plans ont été élaborés sur comment bien gérer ces Jeux Olympiques. Le format de la compétition est un peu différent de ce que nous avons l'habitude d'avoir, mais il s'agit toujours de six matches en trois jours.
En termes de préparation, vous ne pouvez bénéficier d'un aussi long laps de temps qu'avant le début d'un tournoi uniquement au début des Series et rien que rester focus pendant deux mois est un défi. Atteindre son pic, mais ne pas être sur-entraîné. Arriver à un bon équilibre. Nous nous sommes bien débrouillés sur les premiers tournois des HSBC World Rugby Sevens Series en remportant les premiers sur la Gold Coast et Dubaï lors des deux dernières saisons.
L'avantage des Fidji
Des tournois de trois jours semblent nous être favorable car nous avons gagné quatre des cinq derniers et nous sommes arrivés en finale du cinquième. Les statistiques prouvent que nous savons ce qu'il y a à faire lorsque nous avons assez de temps pour nous préparer. Mais ceci dit, je pense que toutes les équipes seront au même niveau en terme de physicallité.
This doesn't happen every time I get on a plane! #RioBound pic.twitter.com/zBgXHJbZ68
— Ben Ryan Fiji 7s (@benjaminryan) 26 juillet 2016
Le poids moyen de notre groupe est de 100 kg. Nous devons donc faire attention à nos charges de travail. Mais les dunes de sable, les plages et l'Océan Pacifique autour des Fidji nous ont beaucoup aidé. Quand je vois que malgré ses 121 kg Leone Nakarawa atteint le niveau 21 au test du yoyo, je me dis que la préparation a été bonne.
La fièvre de Rio
Je pense qu'il est juste de penser que les Fidji peuvent succomber à la fièvre de Rio. Il y a toujours sur l'île une immense ferveur à suivre l'équipe, mais cette fois c'est monté d'un cran avec les Jeux Olympiques. Ils étaient des centaines autour du terrain d'entraînement à nous regarder.
Il y a une immense connexion entre les gens et l'équipe, personne ne peut le nier. Ca a d'ailleurs augmenté le niveau de la compétition, même au cours des matches amicaux que nous avons eus et qui étaient commentés dans tous les villages et dans toutes les villes. J'ai pu noter que les garçons étaient mentalement lessivés après cette intense période. C'est pour ça que nous avons relâché un peu le rythme avant de le relever à nouveau au Chili.
Excitation
Au final, j'ai éprouvé une véritable excitation de voir cet enthousiasme s'emparer de tout le pays. C'est formidable de voir les images des joueurs et de l'équipe et de lire tous ces messages sur les réseaux sociaux. Il y a tellement de belles histoires. Le rugby à 7 est un sport exceptionnel pour les garçons comme pour les filles et mérite vraiment d'aller sur la plus grande scène sportive au monde.