Sous le soleil de Martinique, les entraînements s'enchaînent pour l'équipe de France féminine de rugby à 7. Encore quelques jours à attendre le coup d'envoi de ces Jeux Olympiques historiques. Pour la première fois depuis 92 ans cette discipline fera son retour sur la plus grande scène sportive au monde avec, en ouverture de rideau, un premier clash France v Espagne. Un match pour l'histoire sur lequel se focalisent joueuses et membres du staff.

Depuis de longues semaines, l'équipe de France reste focus sur l'objectif premier : remporter une médaille aux Jeux Olympiques de Rio. Un objectif réaliste pour cette équipe qui a terminé le circuit mondial à la 5e place derrière l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et l'Angleterre. Mais dans un premier temps, ce sera la Nouvelle-Zélande, l'Espagne et le Kenya contre lesquelles les Françaises disputeront les phases de poule les 6 et 7 août.

La victoire de Kazan

Le premier vrai bloc de préparation – après Marcoussis et avant la Martinique – a été ce stage de plusieurs semaines à Tignes, en haute altitude, voulu par le staff, au terme duquel la liste des partantes à Rio a été annoncée. Même chose en Martinique où l'équipe s'est retrouvé dans sa bulle pour une meilleure introspection. « On est toutes réunies au même endroit, un peu loin de tout, des familles », confie la capitaine Fanny Horta. « On a tendance à se rapprocher davantage et je pense que ça aide beaucoup certaines qui sont dans le doute ou qui l'ont été plus fortement ces derniers jours de penser à autre chose et plus au jeu. »

" Il fallait absolument que l'on finisse premières du tournoi de Kazan pour montrer que nous étions au-dessus du lot. C'était indispensable pour la dernière compét avant les Jeux"

Fanny Horta

Quelques semaines auparavant, au début du moi de juin, les Françaises s'étaient donné rendez-vous sur le tournoi de Kazan, en Russie, dans le cadre de leur préparation. Une confrontation rugueuse nécessaire de laquelle elles sont sorties victorieuses de cette première étape du circuit européen en battant en finale les Russes à domicile.

« Kazan nous a mis sur une bonne lancée, même si ce n'est qu'un tournoi européen avec tout le niveau que ça amène. Personnellement je trouve que c'est de mieux en mieux, mais ce n'est pas le niveau IRB non plus. Il fallait absolument que l'on finisse premières pour montrer que nous étions au-dessus du lot. C'était indispensable pour la dernière compét avant les Jeux », reconnaît Fanny Horta.

Capitaine Fanny

De quoi se remettre de la déception du tournoi de Clermont, ultime étape du HSBC World Rugby Women's Sevens Series où elles avaient terminé à la cinquième place. « On a toutes tiré une leçon du tournoi de Clermont sans vraiment aller chercher toutes les explications car je pense qu'à un certain moment ce serait une perte de temps. Mais nous en avons tiré les plus grands axes. Ce sont des points qui nous touchent individuellement mais que l'on doit aussi régler collectivement », estime Horta.

"Beaucoup de choses se sont passées, on est passées par des montagnes russes émotionnelles, on a fait beaucoup de chemin et beaucoup appris les unes des autres."

Fanny Horta

Une fois encore, l'entraîneur David Courteix lui a donné les clés de l'équipe en lui refilant le brassard de capitaine. Une mission qu'elle aborde avec sérieux et rigueur à l'image de son jeu. « Mon rôle n'est pas d'intervenir sur tout et n'importe quoi », prévient-elle. « Les filles commencent à prendre le relais, s'engagent un peu dans cette voie et m'apportent un soutien supplémentaire qui est très agréable. Ça me permet aussi de pouvoir me concentrer sur mon jeu. Je pense que c'est comme ça que doit fonctionner une équipe. Il y a une capitaine bien sûr, mais aussi des piliers bien solides aussi. »

Elle connait l'histoire de cette équipe et veut la poursuivre, la fixer durablement dans les livres. « Beaucoup de choses se sont passées, on est passées par des montagnes russes émotionnelles, on a fait beaucoup de chemin et beaucoup appris les unes des autres. Maintenant on est super contentes de pouvoir vivre ça ensemble et on a envie de vivre une très belle aventure », assure-t-elle. Encore quelques jours sous le soleil de la Martinique et elles rejoindront les garçons dans le village olympique. Juste avant le coup d'envoi.