Ce jour-là, Terry Bouhroua fait partie des joueurs de l'équipe de France de rugby à 7 les plus sollicités par les médias. A l'issue de l'entraînement exceptionnellement ouvert à la presse, Terry est au centre de toutes les attentions, de toutes les demandes d'interview. « Ça fait partie de la rançon de la réussite de l'équipe de France ; c'est plutôt bon signe », sourit le capitaine. Personnage-clé de l'équipe de France, il compte 37 tournois depuis sa signature avec la fédération française de rugby en 2010. Six ans pour arriver à ce moment, aux Jeux Olympiques tant attendus, tant fantasmés.
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— Terry Bouhraoua (@terrybouhraoua) 20 juillet 2016
Ce matin-là, les joueurs avaient reçu leur « paquetage » pour les JO, soit la dotation avec les maillots officiels et autres tenues conçues par les sponsors. Un moment important sur la route de Rio, mais qui ne fait pas tourner la tête du capitaine Bouhraoua. « C'est un package différent, mais ce n'est que du matériel même si une fois de plus on est des privilégiés. Ça reste un honneur malgré tout. L'attention de l'équipe de France n'est pas à la dotation mais au travail », balaye-t-il, ne souhaitant pas s'encombrer de considérations matérielles capables de les détourner de leur objectif premier.
Meilleur marqueur de points
« Je les vois très enthousiastes même si j'ai dû les resserrer un peu après l'échauffement car il me semblait qu'il y avait un peu trop de 'mauvais enthousiasme' à mon goût. Il faut bien entendu de l'enthousiasme et de la bonne humeur, mais il ne faut pas oublier le sérieux et l'application sinon l'équipe de France n'y arrivera pas », confie-t-il à l'adresse de ses coéquipiers.
"Il faut bien entendu de l'enthousiasme et de la bonne humeur, mais il ne faut pas oublier le sérieux et l'application sinon l'équipe de France n'y arrivera pas."
Car pour lui, la France n'est pas encore au bout du chemin. Aujourd'hui, Bouhraoua est le meilleur marqueur de points français en rugby à 7 avec 915 points à l'issue de la dernière saison des HSBC World Rugby Sevens Series où il a marqué à lui seul 209 points (dont 19 essais). Joueur incontournable pour l'image du 7 français, il l'est aussi dans son équipe où son rang de capitaine est plus que jamais capital. « Ça a toujours une importance ; capital je ne sais pas », corrige-t-il. « Quand on est nommé capitaine et si on prend son rôle à cœur, ça fait partie des choses auxquelles il faut faire attention. J'ai confiance en mes camarades, je sais que ce sont de très bons sportifs, des gens respectés et je sais qu'ils comprendront. Il me faudra arriver à repérer les moments où, par fatigue ou par faiblesse, on aura oublié le pourquoi on est ici. »
Garder tout le monde dans les objectifs
"Ce qui est important dans mon rôle de capitaine est de garder tout le monde dans les objectifs, sur le pied de guerre, avec beaucoup de concentration, le temps que la compétition soit passée pour ne pas qu'on n'ait pas de regrets."
"Ce qui est important dans mon rôle de capitaine est de garder tout le monde dans les objectifs, sur le pied de guerre, avec beaucoup de concentration, le temps que la compétition soit passée pour ne pas qu'on n'ait pas de regrets."
Dans cinq jours, après un week-end entourés de leur famille et de leurs proches, les joueurs migreront de l'autre côté de l'Atlantique pour s'acclimater juste avant les Jeux. Évacuer l'émotion du village olympique, prendre le temps de visiter, appréhender le nouvel environnement, pour mieux se concentrer sur l'objectif final. « On sait que les Jeux Olympiques est un événement énorme et qu'il y a tous les méfaits de cette organisation qui sont la tentation pour tout ce qui nous est offert. Ce qui est important dans mon rôle de capitaine est de garder tout le monde dans les objectifs, sur le pied de guerre, avec beaucoup de concentration pendant 15 jours, le temps que la compétition soit passée pour ne pas qu'on n'ait pas de regrets. »
Le coach Frédéric Pomarel compte sur lui pour garder les siens focus et ne surtout rien lâcher avant le 11 août au soir. « Quand on se lance dans une compétition, c'est pour gagner, pour finir premier », assène le capitaine Terry Bouhraoua. « Après, l'objectif est de se qualifier par tous les moyens sur la première journée. S'il faut se qualifier en étant meilleur troisième on le fera. Si on a la chance d'être premiers, tant mieux. Après, l'objectif reste l'or, bien entendu. »