Avec 48 matches au programme, dans des stades ensoleillés remplis à 98%, les conditions exceptionnelles de la Coupe du Monde de Rugby 2015 collaient parfaitement au style de jeu traditionnellement associé au rugby à 7 ; un sport que beaucoup de joueurs de la compétition pratiquent d'ailleurs à haut niveau.

World Rugby est en mesure d'affirmer qu'environ un joueur sur cinq de ceux appelés dans leurs équipes respectives (135 sur 620) ont participé à la compétition après avoir brillé lors de tournois internationaux de rugby à 7, à l'image du meilleur marqueur d'essais de la RWC 2015 Julian Savea ou du meilleur marqueur de points de l'Australie Bernard Foley.

En prenant en considération à la fois le HSBC World Rugby Sevens Series et la Coupe du Monde de Rugby à 7, le Canada présente le contingent le plus important de joueurs (16) passant d'une discipline à l'autre. Leur jeu, tout en rythme, a sauté aux yeux de tous lors de leur confrontation face aux Italiens à Elland Road lors de leur rencontre de la Poule D. Malheureusement, ce jour-là, le seul septiste de la Squadra, Andrea Masi, était absent.

Les joueurs du 7 de la zone Amériques étaient également bien représentés à la RWC 2015 avec l'Argentine (13), les USA (12) et l'Uruguay (11). Le trio des Pumas Joaquin Tuculet, Juan Imhoff et Santiago Cordero (à droite sur la photo) ont imprimé leur marque lors de la compétition tout comme le centre Matias Moroni qui, comme Tuculet et Imhoff, a inscrit un essai inoubliable lors du quart de finale contre l'Irlande. Cordero s'est particulièrement fait remarquer lors des Sevens en février 2015.

Contrasté

Clairement, le 7 joue un rôle important dans la constitution des équipes à XV, comme c'est le cas notamment en Nouvelle-Zélande et en Australie. Mais pour l'Angleterre par exemple, le passage de l'un à l'autre est quasi inexistant. La dernière fois qu'un tel transfuge – de l'équipe de la RWC au 7 – a été observé en Angleterre, c'était il y a sept ans. James Haskell, les talonneurs Rob Webber et Tom Youngs – qui jouait flanker et centre à ce moment-là – Danny Care et Ben Youngs formaient le quintet de joueurs qui ont participé aux compétitions internationales de rugby à 7 entre 2005 et 2008.  

On peut également compter le nombre de septistes dans les équipes d'Afrique du Sud ou de la France sur les doigts d'une main. Dans le cas de Bryan Habana, Jean de Villiers ou de Thierry Dusautoir, cela doit faire au moins dix ans qu'ils n'ont pas joué dans un tournoi de rugby à 7. Ceci dit, Habana s'apprête à revenir pour la première fois depuis 2003-2004, ayant été appelé, comme d'autres joueurs du XV, dans l'équipe des Blitzbokke pour les prochains tournois.

Pour certains, la finale de la Coupe du Monde de Rugby 2015 fut un formidable coup de projecteur sur comment la Nouvelle-Zélande et l'Australie ont chacune puisé dans le jeu à 7 la moindre once de talent et d'auto discipline de leurs joueurs dès le plus jeune âge. Quinze anciens joueurs du 7 se trouvaient sur le terrain lors de ce choc historique entre les deux équipes. Savea était de ceux-là. Il sera intéressant de voir s'il choisit une route différente que celle de Beauden Barrett qui a prêté allégeance au XV, après s'être lancé dans l'aventure olympique.

L'équipe d'Australie, défaite par la Nouvelle-Zélande, avait également du 7 dans les veines. Cinq des arrières qui ont débuté le match à Twickenham avaient une solide expérience internationale en 7. Israel Folau, déjà considéré comme un futur médaillé olympique, était de ceux-là.

Un autre ancien joueur de rugby à XIII, Sonny Bill Williams, est dans le même bateau. Pour un sportif qui est bon dans tout ce qu'il entreprend, le 7 était jusqu'alors loin de ses préoccupations. Car Sonny Bill, tout comme son coéquipier All Black Liam Messam, a été sélectionné dans l'équipe de rugby à 7 de Gordon Tietjens pour défendre les couleurs de la Nouvelle-Zélande lors de la saison 2015-2016.

Quant à Waisake Nadolo, le seul All Black à posséder une médaille de champion du monde dans les deux formats – il était de l'équipée victorieuse en 2013 – la pensée d'un troisième sacre pourrait bien le pousser à reprendre du service. A surveiller !

 

Passés du 7 au XV, nombre de joueurs à la RWC 2015 à avoir pratiqué le 7 à haut niveau :

  • Canada : 16
  • Argentine : 13
  • USA : 12
  • Écosse, Uruguay : 11
  • Géorgie, Samoa : 10
  • Australie : 9
  • Fidji, Nouvelle-Zélande : 8
  • Pays de Galles, Tonga : 6
  • Angleterre, Japon : 5
  • Afrique du Sud : 2
  • France, Italie, Namibie : 1
  • Irlande, Roumanie : 0