Vendredi 28 octobre, des joueuses représentant l'Ouganda, le Kenya et la Zambie ont mis entre parenthèses leurs rivalités sur le terrain pour participer à un séminaire sur le leadership des Femmes dans le Rugby à Kampala.
Organisé en marge du tournoi de la poule B de la Rugby Africa Cup féminine, qui s'est terminé au stade Wankulukuku le mercredi précédent, le séminaire était une idée de Regina Lunyolo.
Membre du Comité consultatif féminin de Rugby Afrique, Regina a eu l'idée de ce tournoi en 2019, alors qu'elle était inscrite au Capgemini Women in Rugby Leadership Programme, un programme de bourses d'études destinées aux dirigeantes, afin d'inciter les joueuses actuelles à « penser au-delà de la ligne d'essai ».
La pandémie de Covid-19 a retardé ses projets, mais l'organisation des matchs de la poule B à Kampala a été l'occasion de les mettre en pratique.
« Je n'ai cessé de me dire que si j'en avais l'occasion, nous devrions être en mesure de transmettre nos techniques aux jeunes filles, de partager nos expériences et de renforcer les capacités des filles et des femmes en dehors du terrain », explique Regina Lunyolo à World Rugby.
« Il ne s'agit donc pas uniquement d'organiser un tournoi et que tout le monde rentre chez soi. Ça doit être plus qu'un tournoi, ça doit avoir plus de valeur, surtout pour un événement aussi important.
« Nous devrions être en mesure d'offrir plus de possibilités à nos filles et à nos femmes dans le rugby. »
Elle ajoute : « J'ai pensé que c'était une chance unique que trois pays se réunissent et disposent de joueuses aux expériences différentes, d'administrateurs aux opinions, au vécu et aux idées très diverses.
« J'ai donc pensé que c'était une bonne occasion pour nous de les réunir et de réaliser quelque chose comme ce que nous avons fait. C'est ma passion, surtout depuis que j'ai suivi la formation de responsable. »
Chacune des trois nations participant à la poule B a envoyé une délégation de joueuses et de personnel d'encadrement au séminaire, où elles ont assisté à un discours de Beatrice Ayikoru, secrétaire générale du Comité olympique de l'Ouganda.
Cette allocution a été suivie de trois tables rondes, dont la dernière a vu la participation de la vice-capitaine de l'Ouganda Charlotte Mudoola et de la capitaine du Kenya Peruse Muyuka.
Regina Lunyolo était heureuse de la façon dont le séminaire s'est déroulé et espère que celui-ci pourra devenir un rendez-vous annuel, avec plusieurs occurrences chaque année en raison de la quantité de contenu qu'elle aimerait couvrir.
Faisant référence à sa participation au programme de Leadership des Femmes dans le Rugby, Lunyolo a décrit le séminaire comme un « héritage de la bourse ».
C'est grâce à ce programme qu'elle s'est rendue en Nouvelle-Zélande et aux Fidji en 2020, pour participer à l'atelier sur le leadership des femmes dans le rugby en Océanie.
« Aller en Nouvelle-Zélande, aux Fidji pour interagir avec un groupe hétérogène de femmes influentes dans le sport, en particulier dans le rugby, m'a ouvert les yeux », raconte Regina Lunyolo.
« J'ai été très inspirée lorsque j'ai rencontré Cathy Wong... elle est phénoménale. Rencontrer une femme de ce calibre, comme Nicki Nicol de Nouvelle-Zélande, m'a ouvert les yeux.
« L'atelier organisé en Océanie, je pense que c'était le premier de ce type auquel j'ai participé. Ça m’a poussée à me demander, quand je rentrerai chez moi, ce qu’on pouvait faire pour que les filles et les femmes de chez nous puissent bénéficier du même environnement.
« Il faut partager ce que nous vivons, évoquer les défis que nous avons en commun, élaborer des stratégies pour l'avenir. La bourse a été un outil très efficace pour moi, puisqu'elle m'a permis d'accéder à des forums, de créer des réseaux, de partager des expériences et même de servir de mentor à des jeunes filles et à des femmes. Parce que je crois que chaque personne a besoin d'une meneuse. »