À 14h, heure locale, le 13 juin 1982, l'arbitre Roel Wijmans donnait le coup d'envoi du premier match international féminin, entre les Pays-Bas et la France.
Les Bleues étaient arrivées au Sportpark Strijland de Meern, alors siège du Rugby Club d'Utrecht, avec beaucoup plus d'expérience, mais leurs hôtes se sont montrées tenaces.
Le match, bloqué à 0-0 à la mi-temps, s'est dénoué en seconde période lorsque l'ailière française Isabelle Decamp s’est frayé un chemin à travers la défense néerlandaise pour marquer un essai non transformé qui a assuré une victoire de 4-0.
Ce mois-ci, nous commémorons le 40e anniversaire de ce premier test-match féminin et, pour marquer l'occasion, le Rugby Nederland a organisé une journée de célébrations.
Le tournoi, intitulé « 40 Jaar Internationaal Dames Rugby » (40 ans de rugby féminin international), se déroulera au Rugby Club d'Utrecht le 18 juin.
La journée débutera par une série de séminaires sur le développement du rugby féminin et la diversité dans le sport. Elle se terminera par un match international entre les Pays-Bas et la Belgique et par un hommage aux femmes qui ont participé à ce premier test.
Brigette Johnston, chef de projet du tournoi, a réussi à retrouver 27 des joueuses qui ont participé au match d'il y a 40 ans. 18 membres de l'équipe néerlandaise et six membres de l'équipe de France seront présentes à Utrecht.
« Ça m'a pris pas mal de temps pour retrouver toutes ces pionnières », explique Brigette Johnston à World Rugby.
« J'ai créé un groupe pour ces précurseurs sur WhatsApp et les histoires et les souvenirs [qu'elles partagent] sont tout simplement incroyables, c'est génial. Elles se préparent toutes à chanter le soir de la fête, les chansons qu'elles chantaient il y a 40 ans.
« Par ailleurs, ces pionnières ne sont pas les seules à venir, elles ont également contacté des femmes qui ont participé à des matchs internationaux par la suite et qui viendront également.
« A ce stade, ce sera un grand rassemblement pour beaucoup de femmes qui ont joué au rugby il y a 30 ou 40 ans. Cela va être fantastique. »
Relier le passé et l'avenir
Le Rugby Nederland travaille sur ce tournoi depuis l'année dernière, après que la secrétaire de l'instance dirigeante, Annelies Acda, ait été informée de l'événement par un autre membre du conseil d'administration, Iban Rosier.
Après avoir lancé un nouveau plan stratégique en 2021, qui met l'accent sur le développement du rugby féminin, la fédération a estimé que cet anniversaire était une occasion à ne pas manquer.
« Nous avons pensé que ce tournoi nous aiderait à mieux faire connaître le rugby féminin, d'où il vient et où il va », ajoute Annelies Acda.
« Cela s'inscrit également dans le cadre de notre plan stratégique et de nos projets visant à développer le rugby, à le faire grandir, car "faire grandir le rugby" est la devise de notre plan stratégique, et faire évoluer le rugby féminin en est un élément essentiel.
« Nous avons donc saisi l'occasion qui s'est présentée et nous nous sommes dit que nous pouvions organiser une fête et une commémoration, ce qui est formidable. Nous voulons absolument rendre hommage à toutes les pionnières, et ce qu'a fait Brigette est impressionnant. »
Annelies Acda et Brigette Johnston estiment qu'il est important de faire comprendre à la génération actuelle de joueuses de rugby tout le travail et les sacrifices qui ont permis au rugby d'atteindre son niveau actuel.
« J'ai l'impression que nous sommes à un moment de l'histoire du rugby où les choses s'accélèrent, avec le travail que fait World Rugby », affirme Annelies.
« Le rugby est traditionnellement un sport masculin, et nous pouvons montrer avec ce tournoi que c'est relativement nouveau. Les femmes étaient exclues du jeu... elles devaient presque se battre pour y entrer.
« Nous espérons que cela devienne moins une lutte, que nous soyons plus un binôme, qu'il y ait plus d'égalité dans le rugby.
« Je sens que les choses évoluent, et j'ai l'impression qu'alors qu'il y a 10 ou 15 ans, vous deviez vous battre pour jouer au rugby, maintenant c'est plus facile et nous pouvons voir ce que cela apporte.
« Mais il est bon de regarder parfois en arrière pour voir d'où l'on vient et ce que ces femmes ont acquis, ce qu'elles ont dû faire et ce pour quoi elles ont dû se battre. Pour elles, il est bon de voir où nous en sommes maintenant et ce que nous visons. Il s'agit vraiment de relier le passé et l'avenir. »